Sainte-Livrade au Temps de la Guerre de Cent Ans

PAR Ph. LAINE

A l'origine cette bourgade était entourée de remparts, dont il ne reste qu'une tour et des vestiges. Les Anglais y pénétrèrent en 1420.

Le site de Sainte-Livrade est connu dès la période gallo-romaine au Vème-VIème siècle ; une nécropole à sarcophages occupe l'emplacement de l'église actuelle. Au Moyen-Age, une communauté de chanoines s'y installe. En 1117, les chanoines font don de l'église de Sainte-Livrade et de ses dépendances à l'abbaye de La Chaise-Dieu.

Maquette de la Ville fortifiée de Sainte Livrade-sur-Lot

Sainte-Livrade se développe autour du prieuré. Elle est protégée par une enceinte. En1271, la ville est administrée par 4 consuls. La seigneurie est partagée entre de nombreux co-seigneurs dont le prieur. En 1289, Jean de Grailly, en pariage avec l'abbé de La Chaise-Dieu, crée une bastide. La ville s'agrandit et s'étend au sud du prieuré. La rue d'Agen était alors plus étroite et tortueuse, bordée de maisons empiétant sur la rue. C'est sans doute à cette époque qu'est édifié le château dans un angle de la nouvelle enceinte dont le seul vestige est la tour carrée à contrefort. La tour possédait cinq niveaux. Elle était accolée à un bâtiment vouté, comme le montrent les têtes encore visibles sur la face nord. La construction de l'église conventionnelle a dû commencer après son rattachement à l'abbaye de La Chaise-Dieu. Seuls le choeur et la chapelle de la vierge conservent des éléments de cette époque. La décoration réalisée dans un calcaire tendre est très endommagée. A l'extérieur, une arcature courbe surmontées de billettes repose sur des chapiteaux représentant le martyre de Sainte-Livrade. Dans la chapelle, on peut voir deux autres chapiteaux : une sirène et un centaure. L'église et la chapelle restaurées au XIXème siècle sont de style gothique. Le gisant d'un prélat (en marbre de St-Béat) et les carreaux glaçurés datent du XIVème siècle.

Pendant les guerres de religion, le prieuré est ruiné. En 1655, il est rattaché à la congrégation de Saint-Maur par le cardinal de Richelieu. Les Mauristes font un état des lieux et entreprennent alors la reconstruction de nouveaux bâtiments dont le cloître, l'église et les stalles. Dans la salle du premier étage de la tour, une maquette représente la ville à la fin du XVème siècle.

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