L'histoire de Sainte Livrade

Précis historique

 

Croquis du cloître bénédictin au XVIII° siècle

Croquis du cloître bénédictin au XVIII° siècle

 

Bâtie sur la rive gauche du Lot (Oltus ou Olt) dans une région habitée dès la plus Haute Antiquité.

Le nom de la bourgade primitive sur l'esplanade de Saint-Martin-de-Montmart (le Mont de Mars ou le Mont du Martyre) demeure inconnue.

On croit que ce nom pourrait être Talhape (prononcez Taillapé) qui signifierait le village primitif bâti autour d 'un «Talh » paroi verticale. Ce serait celle du village de Saint-Martin juché sur une éminence nettement plus élevée qu'il n'y paraît aujourd'hui et tel que les passants sur le chemin d'eau pouvaient le découvrir.

Curieusement, le ruisseau qui sépara SAINTE-LIVRADE-SUR-LOT et CASSENEUIL, porte le nom francisé de ruisseau de «Taillepied » !

 

La Cité prit à la fin des persécutions le nom de la vierge agenaise que la tradition dit martyrisée, justement sur les bords du Lot à l'actuel lieu-dit Saint-Martin.

Il s'y élevait jusqu'au 19ème siècle les vestiges de l'église matrice de la paroisse de SAINTE-LIVRADE-SUR-LOT. En ce lieu furent découverts des débris de poterie (vaisselle, briques à rebord, monnaie et médailles à l'effigie de Constantin, Caracalla, Diocletien, etc. ... )

 

La grande voie reliant FINES AIGUILLON à EXCISUM (Eysses) doublait la voie d'eau du LOT que de tous temps, envahisseurs (normands ... ) et marchands ont empruntés. Lorsque la Cité se plaça sous la protection de SANTE-LIVRADE (Santa Liurada) une importante église plus centrale lui fut dédiée. Quelques historiens ont fait de Charlemagne (qui possédait dans notre pays plusieurs fermes d'empire dont Cassinogilum, qui serait la petite cité voisine de CASSENEUIL où serait né Luis le DEBONNAIRE) le donateur de cet édifice.

 

En 1196, la chapitre de Chanoines fit donation de sa collégiale à l'Abbaye de la Chaise-Dieu d'Auvergne. C'est à ces bénédictins que l'on doit le prieuré et ses vastes constructions, dont il subsiste le bel édifice roman des XI1° et XIII° siècle qui fait l'orgueil de notre cité. Une période faste s'ouvre pour le rayonnement de SAINTE-LIVRADE.

A 20 kms à la ronde allant en dévotion à SAINTE-LIVRADE, on disait : «bau à la Santa», «je vais à la sainte».

De fait, le passé religieux domine l'histoire de la cité. Le prieuré qui fut canonical (Chapitre de Chanoines d'avant 1196), monarchique, bénédictin, dans sa période casadéenne (de la Chaise-Dieu) ou sa période mauriste (de la congrégation de Saint-Maurs) a toujours exercé la seigneurie ou au moins la co-seigneurie sur la juridiction de SAINTE-LIVRADE, et nommé aux curés de onze paroisses environnantes.

Le «roumiage» de SAINTE-LIVRADE et ses pèlerinages justifiaient l'importance des bâtiments religieux et particulièrement de la nef centrale.

 

Le gisant de marbre de l'église

Le gisant de marbre de l'église

 

Il faut citer le couvent des URSULINES enseignantes, qui occupait la partie Sud-Ouest du bourg, le monastère de la Rose tenu par les Lazaristes de la congrégation de Saint-Vincent-de-Paul et la confrérie des Pénitents Blancs installés, édifice et jardin, sur l'actuelle place Gaston Carrère, à côté de la «Tour del Gam» élevée par la famille du Cardinal.

Le Pape Clément V donne à son neveu, Bernard Del Garn, livradais par sa mère, soeur du pape, le titre de Cardinal de SAINTE-LIVRADE. Le gisant de marbre, dans la chapelle de la Vierge, le représenterait !

 

Le prieuré, percepteur de la dîme des onze paroisses : Saint-Martin-de-Montmart, Allez-et-Cazeneuve, Saint-Cyprien, Lamaurelle, Caillac, Cailladelles, Saint-Paul-le-Vieux, Saint-Paul-le-Jeune, Villebramar, Lentignac, Saint-Gervais, Saint-Etienne-de-Fougères (la paroisse de Saint Etienne de Fougères n'est devenue commune qu'après la révolution, elle appartenait auparavant à la juridiction de SAINTE-LIVRADE et nommait chaque année l'un des quatre consuls). Il exerçait en fait la seigneurie sur la communauté. En changeant de mains plusieurs fois lors de la croisade des Barons de l'île de France contre le comte de Toulouse, elle devint comme le Sud, française par les armes de la conquête et le mariage contraint de Jeanne de Toulouse, au frère du Roi, Alphonse de Poitiers.

Les guerres banco-anglaises lui firent subir des sièges et changer de camp maintes fois. Les guerres de religion y provoquèrent de sanglantes rencontres jusqu'à sa soumission en 1594 à Henri IV.

 

La Tour du Roy restaurée

La Tour du Roy restaurée

 

La Tour du Roy est l'un des rares vestiges de l'enceinte fortifiée qu'aurait fait édifier Richard Coeur de Lion. Haute tour carrée s'appuyant à de massifs contreforts, témoin de nombreux sièges et d'un dernier combat de la Fronde.

A ses pieds, les Seigneurs des environs tant fidèles du Roi que du parti de Condé, s'y rencontrérent les armes à la main. Chacun avait son adversaire et Dangeros de Castelgaillard y tua Pons de Latour de Saint-Pastour, sur le point d'être père. Vingt ans plus tard, le fils posthume mit à mort dans les bois de Beaugas le meurtrier de son père. La veuve de sa victime plaida sa grâce contre le don gratuit d'une métairie contiguë à ses terres - exemple rare de vendetta et d'origine de propriété.

 

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